Les belles dames font comme ça
En un aller-retour express Paris-Avignon pour
des besoins professionnels, j'ai snobé le pont, trop courtisé,
pour me perdre dans le lacis des petites rues qui sentent déjà l'été.
Car cette ville que je connais déjà bien,
j'avais envie de la voir autrement, pendant les quelques heures
qui précédaient mon rendez-vous, nez en l'air,
sandales ailées aux pieds, tellement heureuse d'humer sa tiédeur parfumée ,
de déguster ma première glace de l'année,
car ici voyez-vous, en juin, il fait beau !
Obsédée des portes et fenêtres, où que j'aille,
j'aime les photographier.
Fragiles passages entre l'intime et l'extérieur,
peut-être dévoilent-elles une envie -peu avouable- de m'imiscer
dans un espace dérobé, voire interdit ?
Quelques petites boutiques au passage parce qu'on ne se refait pas...
Le lendemain, au petit matin, tandis que la ville s'éveille doucement,
que les terrasses de cafés sous les platanes résonnent déjà du bruit
des tasses entrechoquées et du chuchotement des feuilles du quotidien du jour,
je vais m'asseoir sur un banc pour prendre le premier soleil,
écrire quelques cartes, regarder les pigeons se partager mon reste de croissant,
dans un square ravissant baptisé Agricol Perdiguier.
Toute la Provence est dans ce joli nom !