Constat : Sur les blogs déco actuellement, ce ne sont que coussins moelleux,
gros gâteaux dodus, chats paresseux et chaussettes norvégiennes.
Ceci dit : What else ?
Ah si, offrir et s'offrir des jacinthes bleues en bouquet,
faire les soldes dans ses boutiques-chouchous,
oublier un peu la galette des rois et préférer
la tarte aux pommes (et au rhum!)
d'une amie, et lire, lire, lire.
Après m'être replongée dans l'essai d'André Comte-Sponville
sur l'Esprit de l'athéisme,
Il y eut beaucoup de petits ouvrages légers, voire amusants,
un recueil sur l'art d'être bobo, ronchon,
de mauvaise foi et snobinard
dans Dessine moi un Parisien,
drôle, sarcastique, bien envoyé,
suivi de Aux Anges, le dernier roman de Francis Dannemark,
l'homme qui parle si bien
des femmes, des hommes, des gros chiens,
mais des chats aussi, du cinéma et du jazz,
et qu'à chaque fois je lis comme on lape une délicate tasse
d'Earl grey près de la fenêtre au jour finissant, lentement.
Et puis Somerset Maugham ! Se passer la chanson de Souchon
et partager le temps d'un été les atermoiements
d'une Lady Mary ingénument perverse.
Il y a du Hitchcock et du Gatsby là-dedans.
Ambiance aristos fauchés et petit coupé sport garantie.
Ça se lit en une demi-heure, dommage.
Mary rentre chez elle et s'arrête sur la terrasse
pour contempler Florence sous le clair de lune.
Un léger bruit la fait tressaillir. Dans l'ombre d'un cyprès, elle devine une présence.
Un homme est là. Elle le reconnaît. Elle s'avance vers lui...
La maison, je suis tombée dessus par hasard.
On en a toutes connue une comme ça.
Alain Leygonie raconte la sienne par des mots si simples
qu'on aurait pu les dire soi-même :
le grincement du portail, l'odeur des meubles, celle du buis
les dimanches des Rameaux, les dessins de la tapisserie
de la chambre dans la pénombre, le chant des grillons, le parfum des lilas,
la bruine sur les chrysanthèmes les matins de Toussaint au cimetière,
la vache préférée, le cri incandescent des martinets,
les rires près des rivières, la valse des saisons.
A lire en suçant un carambar.
Et puisqu'on est dans les souvenirs, déguster avant de dormir
ceux de Maurice Carême, oui, celui des récitations de nos classes de primaire.
Je vous promets un effet bénéfique immédiat, sans contre-indications,
qu'il faut apprécier en ces temps si troublés.
Le premier bouquet était le mien.
Je vous offre celui-ci.
Et aussi le sourire de ce mur joyeux, rue de Rennes, Paris 6e
Edit du 1er février :
Il y a bien deux chats : celle qui bouquine sur le lit, c'est Calice, la fille.
Celui qui nous fait son regard menthe à l'eau et exhibe son jeu de jambes, c'est Triskell, le garçon.
Bises et bon week-end.