Quelques pages et encore un peu de verdure
Il y a des livres qui rendent heureux, d'autres qui émeuvent,
d'autres encore qui bouleversent et qui étonnent.
Ce sont en quelques mots les sentiments qui ont émergé
après ma lecture du très incroyable "Les gens dans l'enveloppe".
Isabelle Monnin, auteure et journaliste au Nouvel Obs
commande un jour sur Internet un lot de photos, qui lui sont expédiées
dans une grande enveloppe. Il y en a 250, qu'elle va trier
et sélectionner, et à partir desquelles elle construira un roman.
Ce sont des photos de piètre qualité, qui résument de façon
touchante la vie ordinaire d'une famille provinciale
dans les années 70 et 80, déduction faite en s'appuyant
sur les tenues vestimentaires, les intérieurs
et les voitures de cette époque.
Isabelle Monnin part de la plus réussie, celle d'une petite fille
d'à peine 10 ans, qu'elle prénommera Laurence, et lui inventera
des parents, Serge et Michelle, une grand-mère,
surnommée "Mamie Poulet", et un grand-père, Raymond.
Le roman constituant la première partie du livre,
la seconde est consacrée à l'enquête. Car Isabelle Monnin
va se livrer à un énorme travail de recherche
(merci quand même Google) et retrouvera les véritables
"gens dans l'enveloppe"
ses héros malgré eux, et là je ne vous en dis pas plus,
car l'on va de surprise en surprise,
et l'émotion et le suspens déjà présents dans la partie romancée
ne faiblissent pas, bien au contraire.
L'écriture est magnifique, poétique, inventive, douloureuse.
Cerise sur le gâteau (du dimanche) l'ouvrage est accompagné d'un CD
dont la plupart des chansons ont été écrites par Alex Beaupain,
et magnifiquement interprétées par Camelia Jordana,
Clothilde Hesme, Françoise Fabian et l'auteur lui-même.
Il est bien long mon billet, et peut-être vous ai-je
lassées avec tous ces détails. J'ai simplement adoré ce livre,
et ne suis pas sûre de l'avoir bien servi avec ce résumé.
Je vous laisse juste écouter "Mon cher" une des chansons du CD,
celle que je me passe en boucle actuellement, parce qu'elle me parle,
qu'elle est douce et violente à la fois, comme la vie.
Concernant la saga de l'Amie prodigieuse, je crains d'être passée à côté.
Difficile d'échapper aux critiques dithyrambiques qui ont accueilli
ces trois opus, avec un 4e en préparation.
Sur la foi de cette popularité, je me les suis fait offrir à Noël
par une amie toujours en peine de me faire plaisir.
Oui, intéressant, agréable, parfois drôle, mais vraiment sans plus.
L'héroïne, cette "amie prodigieuse" m'est particulièrement antipathique,
et sans empathie avec les personnages, j'accroche difficilement.
Je n'en suis qu'au second tome, peut-être reviendrai-je
sur mon opinion une fois ma lecture achevée, qui sait...
Je ne sais pas si vous avez remarqué la mignonne petite tasse
que j'ai pris plaisir à mettre un peu partout sur le billet.
Trouvée pour 1€ un dimanche de pluie au fond d'un carton aux Puces de Vanves
où je me rends en voisine. Je la trouve délicieusement, horriblement kitsch,
et elle me sert depuis à tout sauf... à boire le café.
Pendant ce temps mon jardin d'intérieur s'étoffe,
et je vais me lancer dans la plantation.
Il faut dire que les Soeurs Sotrene font tout pour nous motiver !