Il fait moche
Il fait plutôt moche et c'est normal.
Novembre aime rester fidèle à sa réputation.
C'est un mois de kleenex, de chrysanthèmes, de gants fourrés, de petits matins
brumeux comme dans le Grand Meaulnes, de listes pour préparer Noël,
de gâteaux du dimanche et de tous les jours d'ailleurs si on
s'écoute et si on a le temps.
{tarte minute; carte de la boutique de l'Atelier des Lumières}
Ce constat posé, autant ne pas lutter et prendre les choses du bon côté.
Anne Gastinel en (joli) fond sonore, on fait en 10 minutes chrono une tarte
à quatre mains (deux petites, deux grandes) pour le goûter.
Le matin, on s'était fait violence pour sortir de l'onctuosité
des draps de flanelle, et foncer à l'Atelier des Lumières
visiter enfin l'exposition consacrée à Gustav Klimt.
{photo prise sur le net}
Dans cette ancienne fonderie du XIe arrondissement reconvertie en musée,
pas d'accrochage mural, pas de panneaux didactiques, mais une sensation
d'immersion assez impressionnante dans l'oeuvre du célèbre peintre sécessionniste.
Après quelques essais photographiques infructueux pour vous restituer la
magie du lieu, j'ai laissé tomber mon troisième oeil pour profiter pleinement
de ces instants oniriques. Je vous invite toutefois, si l'occasion
se présente, à voir l'événément, prolongé jusqu'au 6 janvier !
Et surtout, surtout, à prendre vos billets en ligne...
{boutique fleurs et thé Fragrance; jolis couverts à salade Merci}
Un besoin de fournitures chez Rougier et Plé nous mène le lendemain
dans ce quartier truffé de belles adresses, dont j'ai déjà parlé ICI,
et que beaucoup d'entre vous connaissent. Mais un chemin de traverse
pour éviter quelques travaux boueux peut aussi vous conduire dans une
rue moins courue, et découvrir une adorable petite boutique de fleurs,
Fragrance, où l'on peut aussi boire un thé en attendant
que son bouquet se compose.
Puis, après une bonne saucée qui vous rendue un peu chiffon, voire pire lors
du voyage de retour dans une ligne 13 au meilleur de sa forme - arrêts entre deux
stations, nez dans la capuche du type de devant, les reins bloqués par la parapluie
trempé de celui de derrière, on pousse un ouf ! salvateur dès le seuil franchi,
à l'idée grisante d'enfiler des petites chaussettes de coton, d'allumer plein
de bougies et son petit feu à l'anglaise, de savourer lentement cet ouvrage qui
vous faisait de l'oeil depuis un moment chez le libraire, de mordre dans un cake
poires- miel-pavot fait le matin-même.
Les actuels allers-retours fréquents province-Paris m'obligeant à quitter douceur
du foyer et pelages de chats en mode Hygge, quelle ne fut pas ma surprise
de découvrir un rayon de soleil côté ouest !
{mini sapins et champignon Sostrene Grene; cake maison poires/miel/muscovado; herbes du jardin dans
d'anciennes bouteilles : idées piquées sur le dernier Campagne Décoration, magnifique !}
Et toujours dans l'esprit glaneuse déjà évoqué dans mon précédent billet,
j'en ai profité pour arpenter le jardin, rassembler des bribes de nature
et m'entraîner à réfléchir aux futurs décors de Noël
C'est fou tout ce que l'on trouve sous ses pas... Du vert encore, du sec,
du pourri, du fané, tout est bon pour sublimer un paquet ordinaire,
une bouteille vide, un centre de table atone.
{bol, mug et champignon Sostrene Grene, pour un tout petit garçon
dont je connais surtout la grand-mère...}
Côté lecture sans prétention, qu'il pleuve ou qu'il vente, Madame Colette
est toujours pour moi source d'allégresse. La lire et la relire,
dans cette version illustrée de "Regarde"
par Mathurin Méheut, ne faillit pas à sa promesse d'enchantement.
Et pour clore ce billet entre froidure et lumière, message personnel à celle
qui a, semble-t'il, oublié l'existence de ce mot...