Le vent du sud
Après trois jours à Lille, deux jours à Aix. On peut observer que mes escapades
sont de plus en plus expéditives ! A vrai dire, il ne faut pas plus
de temps depuis Paris en TGV pour rallier la capitale du calisson, que pour
chercher à se garer boulevard Haussmann au moment des 3J...
Ici, lorsque la chaleur devient épaisse et sirupeuse, que le soleil
est au zénith, qu'aucune ombre de ce fait ne vient calmer
ses ardeurs, la présence des innombrables fontaines est un pur bonheur.
{le café Voltaire : un bon petit restaurant où l'on privilégiera l'intérieur, cosy et frais}
L'occasion était aussi et surtout de revoir le superbe Hôtel de Caumont,
qui présente actuellement les chefs-d'oeuvre du Guggenheim.
{les pièces d'apparat de l'Hôtel de Caumont}
La ville regorge de ces beaux hôtels particuliers aux façades bistre,
coiffées de leur petite casquette de tuiles romaines. Celui-ci en est
un des plus beaux exemples. Restauré et réouvert en 2015 au public sous forme
de musée, il propose des manifestations de grande qualité, tout comme
ses pairs que sont les sites rattachés au réseau Culturespaces.
Être les premières à fouler les allées sablées du ravissant jardin à la
Française, en prenant garde de ne pas détruire ce géoglyphe circulaire,
oeuvre éphémère d'un jardinier un peu poète sans doute, à écouter les trilles
modulées des oiseaux inspirés et le gazouillis rafraîchissant de la fontaine
aux tritons, à lever au ciel bleu de tous les bleus un regard reconnaissant
pour ce que l'humain et la nature peuvent créer intelligemment ensemble...
Entrons à l'intérieur, car le soleil commence à être dur pour la peau.
Fraîcheur de la pierre blonde, douceur des corniches ivoire poudrée,
des murs bleu passé, mélange très sûr de l'ancien et du moderne, c'est
un régal pour les yeux. Les amateurs d'art risquent d'être déçus
car j'ai pris très peu de photos au sein de la galerie même.
{Edouard Manet : devant la glace ; Pablo Picasso : femme à la mantille}
Une cinquantaine d'oeuvres où se mêlent l'impressionnisme et l'avant-gardisme,
issues de la collection particulière du mécène Heinrich Thannhauser,
qui en fit don à la Fondation Guggenheim, constituent cette exposition.
{Georges Seurat : paysan avec houe}
{Paul Cézanne : assiette de pêches}
Une profusion d'artistes célèbres se livre à nous. Mes goûts ultra classiques dans
ce domaine me font privilégier les Manet, Seurat, Renoir, Van Gogh, mais Klee,
Kandinski, Braque, Delaunay et l'inévitable Picasso sont également présents.
Ces belles planches ornithologiques tapissent un des couloirs de la
bâtisse. En fait l'expo est un prétexte, car je pourrais tout aussi bien
passer des heures à admirer les détails de cet endroit. Pour mémoire,
je l'avais déjà évoqué dans un précédent billet ICI.
{couleurs peu banales dans le sud, mais le gris, toujours si chic !}
Encore glisser sa main dans l'eau fraîche du bassin, faire provision
de calissons, de miel et de lavandes sur le marché, de jolies cartes
avant de repartir, apprendre sidérée qu'à Paris il fera 11° mouillés
Gare de Lyon à notre arrivée le soir, se dire que l'an prochain
on reviendra pour le Salon côté Sud raté de peu, et en rêver...
Hôtel Saint-Christophe, 2 avenue Victor Hugo : bien situé,
confortable
Café Voltaire, 44 rue Espariat : excellente caponata et
bons plats végétariens
Pâtisserie Riederer, place de la Mairie : pour ses calissons
et son gâteau suicidaire "l'Aixois"
Librairie Goulard, 37 Cours Mirabeau : au cas, fort improbable
où il pleuvrait pendant votre séjour, vous pouvez y passer
la journée tant cet endroit regorge de tentations;
valable aussi par temps de chaleur intense, pour se mettre à l'ombre
Sézane, 5 rue Papassaudi : pour le jeu de mots, la collection été
et le lieu, superbe