Voilà, c'est l'automne
La porte s'est refermée sur l'été. Pas de regrets, il arrive un moment
où il faut savoir mettre fin aux belles histoires. La question cette année
est : En était-ce vraiment une ?
{tons d'automne : kit pour faire pousser du basilic chez soi; vide-poches Antoinette Poisson
pour Dyptique; thé La boîte à thé; lampe souris Seletti; et les jolis paquets-cadeaux
de Mint & Lillies pour une jeune collègue}
La réponse ne peut se trouver que dans notre propre ressenti.
Etre restés chez soi, comme le titre de ce formidable essai de
Mona Chollet *, sorti en 2015, et qui prend cette année une dimension
toute particulière, ou s'être aventurés avec la prudence de rigueur
sur d'autres chemins, nous avons traversé notre premier été en mode Covid.
{Tarte brocoli/chèvre; crumble poires/figues; verres Mint & Lillies; assiettes Casa;
plat côtelé @rêvedargile; bouquet Du pain et des Roses}
Avant(peut-être, sans doute...)un retour de bâton redouté, quelques amis
sont venus partager des instants gourmands et légers dans les dernières
lumières des soirées d'été. On a bien sûr abordé "le" sujet,
puis on est passés à autre chose.
Entre autres, la dernière pièce vue : Le porteur d'histoires
d'Alexis Michalik, dont il m'est impossible de faire un résumé
(un enchevêtrement de tableaux mêlant toutes les époques, avec un fil
conducteur qui les relie imperceptiblement, des acteurs étonnants,
des clins d'oeil nostalgiques à nos lectures adolescentes...)
La dernière exposition visitée : The world of Banksy, du street art
engagé, révolté, grinçant, émouvant, avant de se promettre mille
enchantements avec celle de l'âge d'or de la peinture danoise
au Petit Palais, de Man Ray au Luxembourg, de Sarah Moon au Musée d'Art Moderne.
{extraits de l'exposition sur l'artiste Banksy, dont le mystère de l'identité reste entier}
Le dernier livre lu : "Du côté des indiens" d'Isabelle Carré,
qu'on n'a hélas pas vraiment aimé, mais aussi "Brexit romance"
de Clémentine Beauvais, où l'on a beaucoup, mais vraiment beaucoup
ri, et que je recommande aux adeptes du style 2.0 et de l'humour
anglais, puis, en cours, "l'esprit de l'athéisme" d'André Comte-Sponville.
En perspective, "Sous le compost" de Nicolas Maleski, ainsi que
"Etés anglais" d'Elisabeth Jane Howard dont la couverture me
laisse présager de délicieux moments...
Qu'il est rassurant d'avoir toujours à portée de main une pile de livres prêts
à être dévorés ! On peut se tromper parfois, la promesse du plaisir n'étant
pas toujours tenue, mais ne serait-ce que pour l'instant précis où l'on
se cale dans un endroit jugé propice à la concentration, pour le bruit des
pages tournées, leur rugosité, subtil contraste avec la surface glacée
de la couverture, pour la languette que l'on insère afin de se souvenir
du moment où l'on est sorti de l'histoire, pour toutes ces sensations
et ces gestes, lire est une grisante nécessité.
{Lorsqu'une amie arrive les bras chargés d'un bouquet aussi beau,
on ne peut que fredonner la vie en rose...}
Ces six derniers mois furent rudes aussi pour les artistes, les artisans,
les créateurs, ceux qui font notre vie plus belle même si l'on peut considérer
que leur apport ne peut être qualifié d'essentiel. Le petit salon Kids etc,
qui se tient chaque année en décembre rue de Commines, avait prudemment
anticipé son ouverture, et j'ai pu apprécier une fois de plus le talent
et l'inventivité de ses exposantes, toutes créatrices indépendantes.
{le stand de l'Atelier Oranger; le jeu de cartes d'Emma and Co sur le thème de la ferme;
et un petit tour chez Alix D Reynis en sortant du salon, juste pour voir}
Je crois bien que tout ce qui relève du domaine de la papeterie, mot réducteur
pour décrire les mille et une déclinaisons faites autour du papier, me fascine.
Les cahiers, albums, affichettes, carnets et répertoires m'attirent
irrésistiblement... et encombrent mes tiroirs et bibliothèques.
{cartes Atelier Oranger; couronne en papier Millimétrée}
Conséquence : aucune résistance devant ces cartes au style si joliment désuet.
{tons d'automne : bougie Sostrene Grene; vide-poches Antoinette Poisson pour Dyptique;
thé La boîte à thé; lampe souris Seletti; groseilles Paysan Vrac}
Ce matin où il fait encore nuit, alors que je mets la dernière main à ce billet,
j'entends la pluie tomber, marteler les toits de zinc et gifler
les vitres sans ménagement. L'été vient de claquer la porte.
Alors les bougies reprennent du service, tandis que s'installent un peu
partout les premières coloquintes bien dodues. La bruyère marque son
territoire en semant au petit bonheur la chance ses fleurettes
mauves et blanches. Les courges ne vont pas tarder, et demain,
si le temps le permet, j'irai ramasser les marrons
dans le petit square près du Grand Palais.
Voilà, c'est l'automne.
* Mona Chollet "chez soi"