Le temps des vacances II
Les plaisirs des vacances passent aussi par la découverte des trésors
gustatifs de la région élue. Très difficile à contenter, je le reconnais
(aucun produit carné, très peu de poisson) je me jette souvent sur les
douceurs, perfide euphémisme pour qualifier ces horrrrribles sucreries
si néfastes à la santé... Et là, je peux affirmer que qui n'a jamais
goûté un chou des Dunes Blanches, ne sait pas ce qu'est la vie...
{les Dunes Blanches de Pascal, de délicieux petits choux à la crème : croûte craquante,
intérieur fondant : l'impression de mordre dans un nuage}
Lorsqu'on réside dans le Bassin, on ne peut faire l'impasse sur le Cap Ferret
(pardon : Ferret...) et on a bien raison. Il n'y a pas de réputation usurpée.
C'est joli. C'est carrément beau. C'est grandiose et incroyable, cette sensation
d'être perdue dans une si petite langue de terre.
{L'Herbe : petites scènes de village; ici, la carte du menu est taillée dans des coquilles d'huîtres;
la plupart des passiflores ont plus ou moins une touche de mauve : j'ai trouvé celui-ci,
d'un blanc pur, superbe , }
Le long de la côte est, s'échelonnent ces drôles de villages ostréicoles,
composés de cabanes de toutes les couleurs, poétiques, rafistolées, naïves,
un peu déglinguées pour certaines. L'Herbe semble être le plus connu :
un petit côté favelas, tout de même...
{agrippées au bois des cabanes, les chevelures emmêlées d'une nature encore brouillonne
et maîtresse des lieux}
Lorsqu'on arrive à la Pointe aux Chevaux, toujours sur le Cap, on a juste
envie de se poser. Et d'attendre : le voilier là-bas qui ressemble aux petits
bateaux de papier plié; l'ombre dont la fraîcheur lentement drape le banc
où l'on vient de s'asseoir; le coup de fil de quelqu'un dont on n'avait
plus de nouvelles et qui nous assure que tout va bien; l'heure idéale pour
un spritz; le soir qui rougit l'horizon.
{La Pointe aux Chevaux : un décor dit "de carte postale" : non, je n'ai pas demandé
aux touristes de s'écarter pour la photo, car il n'y avait absolument personne.
Qui a dit que le Cap Ferret était surpeuplé en été ?}
Tout comme on ne vient pas pour la première fois à Paris sans monter
à la Tour Eiffel, on ne vient pas ici sans grimper dans le phare.
Jolie vue, certes, mais photo approximative, plaquée contre la paroi
laquée rouge pour cause de vertige. Seconde étape ferretcapienne :
la chapelle de la Villa algérienne, cette dernière aujourd'hui disparue,
curieux monument de style néo-mauresque, dont le clocher arbore croix et
croissant de lune qui se côtoient en toute harmonie.
{le phare du Cap-Ferret et la chapelle de la Villa algérienne}
La glace quotidienne avalée (ce jour-là : un mascarpone-figue mémorable ),
retour à la maison, régulièrement visitée par deux petits monstres farceurs
aux yeux d'agate. Panique à bord : encore des abandons ! C'est la saison !
Celle des imbéciles qui partent et se débarrassent de ce qui leur donnait
tant de joie et qui à présent les gêne.
{Sully, petite anthère noire effrontée}
Renseignements pris auprès de l'association Andernochats, qui a vérifié leur
puçage, les deux fripons, respectivement Bob et Sully, habitent en fait
trois maisons plus loin, mais ne répugnent pas à aller fouiner dans
les jardins des autres, histoire de voir si la marque de croquettes ici
ne serait pas meilleure. Berlingot s'en est tout d'abord indigné,
puis a capitulé devant autant de fougue juvénile.
{les petites cabanes multicolores de Biganos s'alignent le long des rives de la Leyre}
Nous n'en avions pas tout à fait fini avec l'esprit cabane.
Celles de Biganos, par exemple, ne sont pas ostréicoles, car érigées autour
du petit port de plaisance de la Leyre, elles abritent sans doute le matériel
nécessaire à la pratique des sports nautiques, à moins que ce ne soit celui
des artistes peintres inspirés par cette quiétude bucolique.
{disséminés dans la maison d'Andernos, de jolis tableaux, peut-être de famille, ou alors
chinés, dessinent une atmosphère un peu désuète}
L'appartement parisien retrouvé, on peut déceler ça et là les empreintes
de ce que furent les vacances. Les bouquets de fleurs séchées bourguignonnes
ont laissé place aux sables et coquillages, auxquels s'ajoute un seul petit
galet pour compléter la collection (piller les plages n'est pas correct,
c'est même une menace pour l'écosystème, et j'avoue piteusement que
le plaisir enfantin du ramassage, modeste, l'emporte parfois sur la raison).
{les petites récoltes balnéaires posent à côté d'une des œuvres naïves
posées deci delà dans la maison}
{dernière photo avant le départ}
Chère maison "Malgré tout", sache que j'ai passé de bien jolis moments chez toi.
Je ne suis pas sûre de revenir, car j'ai encore beaucoup d'endroits à découvrir,
beaucoup de rêves à accomplir, et le temps se fait de plus en plus pingre.
Mes adresses dans le bassin :
- Les Tamaris : restaurant en bord de mer, bonne carte et service prévenant
- Grand Café Victoria : une institution, antipasti et tutti quanti
- Les Dunes blanches : petits choux, mon chouchou
- La Cabane : vêtements sportswear, coton bio, pour toute la famille
- Les pépites de nana : petits bijoux de 7 à 77 ans
- L'écume d'Arcachon : production locale de parfums délicieux liés à l'histoire de la ville