Au balcon, mais avec une petite laine
Je me dépêche de publier ce billet par crainte qu'il ne vous parvienne hors délai
pour cause de bug informatique, comme celui du mois dernier, ce qui n'aurait
une fois de plus aucun sens, puisque, ainsi que vous le constaterez,
il est très axé sur Pâques.
Les images d'enfance liés à cette période de l'année sont des souvenirs
de lumière. Il y a le grand jardin, le nôtre, et le petit, celui de Bretagne,
où l'on peut déjà s'aventurer sans être crottées de boue. Les ciels sont
débarbouillés, les fleurs abondent, le soleil fait plisser les yeux, et l'on
se demande bien pourquoi il ne faudrait pas se découvrir d'un fil !
{petits bouts de nature en éveil; la carte (anglaise of course!) au lapin du potager été trouvée dans la boutique
de l'abbaye de Jumièges cet été}
Si les Pâques de mes grands-mères étaient ointes de dévotions et de rituels, celles
de ma laïcarde de mère (ce qu'elle était à l'époque) se résumaient en chasse
aux œufs au jardin et bonne excuse pour redoubler sa consommation de chocolats.
Le grand-père, qui lui n'en avait cure, aidait à placer le petit brin de buis
derrière le crucifix au-dessus du lit. C'était joli, mais je ne comprenais pas
pourquoi on ne le changeait pas par un nouveau dès qu'il commençait à se ratatiner.
On me faisait remarquer que celui-ci avait été béni. Sans autre commentaire,
ce qui me rendait bien perplexe...
Lu dans la newsletter que m'envoie régulièrement la Mairie de Paris, qu'une
chasse aux œufs particulièrement chic est organisée dans les jardins
du Musée Rodin *, en partenariat avec la chocolaterie A la Mère de Famille *.
Vieille maison créée au XVIIIe siècle, une "institution" comme il convient
de l'appeler, au charme désuet totalement actuel (pardon pour cet oxymore)
elle met tout le monde d'accord sur la qualité de ses gourmandises, que vous
aimiez les chocolats, ou comme moi, plutôt les glaces et les pâtisseries.
{lorsque je suis dans le quartier, je fais d'une pierre deux coups : BHV + Eataly}
Restons un peu dans le domaine des douceurs. Je reconnais avoir, ces dernières
années, commis des infidélités au petit lamala, mon mouton de Pâques alsacien,
en lui préférant la colomba italienne. S'il y a un endroit où vous êtes
sûrs d'en trouver à profusion, déclinées de mille façons, c'est chez Eataly *,
gigantesque magasin consacré à la gastronomie transalpine, situé dans
le quartier du Marais. Le problème avec cette sublime brioche, c'est
qu'on la tranche difficilement, qu'un morceau en appelle un autre, qu'on
ne résiste pas au grappillage des grains de sucre qui s'en échappent, et
que les petits déjeuners d'avril prennent des allures de brunchs qui
vous feraient tenir -presque- jusqu'au soir.
{hum hum, photo pas extraordinaire, datant de 2012, mes débuts dans le monde des blogs... }
{rayon Campagne au BHV; les petites cartes de Valérie; les jolies attentions de Monique}
Fêter le printemps en solitaire serait un peu dommage, alors quoi de mieux
autour d'une jolie table, qu'une petite troupe d'amis chers, pas vus depuis
l'an passé, pour partager les joies et les peines, s'attarder sur les sujets
politiques qui rassemblent, sur ceux qui divisent mais nous sommes ouverts
n'est-ce pas, sur le temps qui égrène ses heures assassines en soufflant
qu'il y a urgence. Urgence à vivre, à dire, à faire, à réparer, à jouir,
à promettre, à souffler, à apprendre et à transmettre.
{la nappe brodée fait illusion : elle n'est pas ancienne, mais dénichée à Monoprix il y a juste trois ou quatre ans !}
Alors qu'elles que soient nos croyances, nos doutes ou nos certitudes, Pâques,
c'est sûrement le bon moment pour enfin réaliser un peu tout cela.
{j'assume totalement le côté kitsch de ma déco...}
Au risque de me répéter, je précise que je n'ai aucune relation privilégiée
avec les adresses que je cite. Ce sont juste ce que l'on appelle des
coups de cœur, pérennes ou éphémères.
Si l'envie vous prenait de passer par Paris...
* A la mère de famille : cliquez sur le logo "notre histoire",
c'est très joli !
* Musée Rodin : pour la beauté de l'hôtel Biron, et les jardins
* Eataly : toute l'Italie qu'on adore