Evasions
Certains désirs sont si communs à beaucoup de gens, qu'ils ont parfois du
mal à se réaliser. Lorsque l'annonce d'une exposition consacrée au peintre
Johannes Vermeer a été annoncée, le site du Rijksmuseum d'Amsterdam, où
elle se tient, a été pris d'assaut et, n'ayant pas dégainé assez vite,
je me suis retrouvée bredouille et fort marrie.
{A Amsterdam, l'art est aussi dans la rue; l'entrée majestueuse du Rijksmuseum }
Heureusement, sous la pression des frustrés du monde entier, une seconde chance
nous fut donnée, à savoir une salve de nouveaux billets en ligne, et hop,
direction les Pays-Bas, avec en tête des visions de moulins, de canaux,
de tulipes et de sabots. Les clichés et les images d'Epinal donnent des
couleurs aux rêves, et si la réalité déçoit, il nous en reste l'intention.
{illustrations extraites d'un album du Père Castor : Jan de Hollande}
Mais avant d'arriver au but de l'échappée belle, il y a la route, et le chemin
n'est-il pas aussi important que la destination ? Je fais souvent mien cet
aphorisme attribué à Goethe, et c'est une des raisons pour lesquelles je prends
si peu l'avion, et si souvent le train. Les prix du Thalys à cette période étant
particulièrement rédhibitoires, la brave Clio affichant 220 000kms au compteur
fera l'affaire. Donc, étape à Gand.
{Au bord des Canaux, de belles portes, quelques antiquaires; le Botaniste *, avec son décor et son lustre à l'ancienne,
un délicieux salon de thé très healthy !}
Je gardais de cette ville un joli souvenir de rues illuminées au moment des fêtes
de Noël. Si elle n'a rien perdu de son charme, la pluie narquoise vernissant
les pavés et nous faisant nous réfugier dans ces drôles d'endroits de
restauration dont les Belges ont le secret, la magie fut moins palpable.
{Déjeuner au Pain Quotidien; dernière vue avant de s'endormir : la cathédrale vue de la fenêtre de l'hôtel}
Bon prétexte pour nous engouffrer chez Dille & Kamille *, ce joyeux bazar aux
airs de droguerie à l'ancienne, un peu bobo, où l'on entre sans besoin réel,
et d'où l'on ressort un lourd cabas au bras...
{Dille & Kamille, impossible d'en faire l'impasse lorsqu'on se rend au Benelux ! Joli pull, non ?}
Le lendemain, la route fut pénible jusqu'à destination, car notre G*Maps
avait décidé, sans nous concerter, de nous faire visiter les polders et
autres canaux fort nombreux en cette région du Zuid Beveland, et ce, sous
une pluie battante. Après un monstrueux embouteillage autour de Rotterdam,
enfin, installation à Bloemendaal *, une plus que ravissante bourgade sur
laquelle le soleil s'est fort à propos levé de bonne humeur le surlendemain.
{promenade a pied dans les quartiers résidentiels de Bloemendaal, par ailleurs station balnéaire réputée}
Bloemendaal possède un charme absolu qui n'est pas sans rappeler les quartiers
résidentiels londoniens autour de Kensington ou Hammersmith. Ici, on ne craint
pas le regard d'autrui : ni rideaux, ni voilages aux fenêtres, et l'on est malgré
soi happé par ce qui se passe à l'intérieur de ces villas cossues, meublées et
décorées comme dans un magazine. Un dîner dans un endroit au nom imprononçable,
le Café 'T Hemeltje *, nous a permis d'apprécier le bon accueil des Hollandais,
le tout dans une ambiance totalement surchauffée où un porte-voix eut été
nécessaire pour se faire entendre 😉
{quelques jalons sur le chemin qui mène au musée...}
Se garer à Amsterdam relevant du défi, c'est un train régional qui nous y mènera
en 15 minutes et sans stress. Constater que l'effervescence qui y règne n'a rien
à envier à celle de Paris, hélas.
Et l'exposition sur Vermeer me direz-vous ? Nous venons de faire ensemble
beaucoup de kilomètres, ceci est donc une première étape, car un billet
un peu longuet vous priverait de trop de minutes précieuses. Alors s'il
fait beau dehors : profitez ! Je reviens dans quelques jours...
{la ruelle-1658}