Se faire du bien
En achetant ce livre, je savais par avance que j'allais l'aimer.
Le portrait de son auteure sur la couverture, et le souvenir
d'une lecture ancienne "Et nourrir de plaisir",
me présageaient de délicieux moments.
{Biscuits Fossier; petits coussins Absolument Maison}
Perla (qui n'a pas rêvé d'avoir un aussi joli prénom ?)
nous parle du silence, de la vie, de la mort, de la sagesse du chat,
du blues du dimanche, du pétrissage et du rissolage, de l'échec,
de l'argent, du rire et des rencontres. Autant vous l'avouer,
j'en suis à la moitié de ma lecture, et je traîne pour finir.
Un petit ouvrage comme celui-ci ne se dévore pas, il se lape,
doucement, et tant mieux si quelques gouttes de bonheur
éclaboussent les personnes que l'on a près de soi.
{Globe à mèche et huile de paraffine chez Démodé}
Se faire du bien, c'est aussi faire des cadeaux, craquer devant quelque chose
que l'on aimerait sans doute pour soi-même, mais que l'on va offrir :
entre l'instant de l'achat et le don, l'objet vous appartient encore un peu,
une permission tacite de son futur propriétaire...
Le salon de coiffure où je somme la gentille et experte Karine
de transformer chaque semaine en baguettes mes frisettes impossibles
est situé tout à côté de Mint & Lilies.
Et là, croyez-moi, il n'y a pas de meilleure recette pour se faire du bien.
Qu'on se contente de lécher la vitrine toujours admirablement composée,
qu'on y pointe son museau pour regarder, ou que l'on se laisse aller
à un coup de coeur inévitable, le plaisir est là.
{serviettes H&M Home; soucoupes Gien; assiettes brocante de Chatou;
petit vase l'Elève de Montmartre}
Se faire du bien, certes, et pourquoi attendre un événement particulier ?
Dresser une jolie table, préparer un potage d'automne, une belle salade de kale,
et se laisser aller au dessert en testant un éclair de Génie
qu'on ne connaissait pas encore : ici, le n° 21, Chouchou caramel...
{Impossible de prendre des photos autrement qu'en contre plongée pour éviter les anoraks;
se retrouver plaquée contre une porte, mais quelle porte ! boule à facettes période Louis XIV ;-)
Pas trop de gourmandises tout de même, ou on risque de ne plus entrer
dans sa robe à paniers pour aller visiter Versailles.
Et là, quel bien on se fait ! Enfin, que l'on aurait pu se faire...
Que penser de cette conception de la culture, des masses déambulant
de pièce en pièce à la même allure que sur le tapis roulant du métro Châtelet,
de la sublime Galerie des Glaces transformée en zone à selfies,
de cet accoutrement jogging/baskets/énorme sac à dos qu'arborent certains
comme s'ils attaquaient la face nord de l'Anapurna ? Nous sommes à Versailles,
bon sang, le vrai, pas à Eurodisney ! Un peu de tenue ne nuit pas, parfois.
Rester dans l'ambiance grand siècle en déambulant dans le Zara Home
du boulevard des Capucines, sans doute davantage pour l'architecture
du lieu que pour son contenu, parfois un peu bling bling, quoique...
On s'est fait du bien en repérant quelques jolies choses au passage,
en réorganisant les tables dressées par les étalagistes et ravagées par les
visiteurs indélicats (cela vous arrive à vous aussi, de redresser un couteau,
d'aligner un verre, de ramasser une serviette tombée pour que le travail
de cette personne soit respecté ? ou bien suis-je maniaque ?)
Sur le chemin du retour, quand le bruit des moteurs de voitures, des sonnettes
de vélo, des pétarades de scooters vous devient insupportable, emprunter ce chemin
des écoliers de moins en moins secret mais toujours bienfaisant.
La rue des Thermopyles, aux pavés disjoints, à l'allure foutraque,
aux plantes sans gêne, aux mélis-mélos de couleurs
échappant aux consignes du PLU, c'est exactement ce qu'il faut.
{les deux visuels du bas vous donnent une idée de l'exposition temporaire
consacrée à l’artiste indienne Jayashree Chakravarty. Superbe !}
Soyons francs : faire plaisir, cela fait du bien, la démarche en cela n'est pas
totalement altruiste. Voir briller les yeux de sa petite-fille devant les trésors
que recèle le Musée Guimet, consacré aux arts asiatiques, même si soi-même
on n'est pas fan, c'est touchant. Se balader ensuite dans l'automne de Paris
et pousser jusqu'au pied de la Tour Eiffel pour partager un cornet de chichis
(Oh la vilaine grand-mère : gras + sucre, bravo !!! )c'est merveilleux.
{Plaque de métal Mint&Lilies et carte Papillon Papillonnage}
Enfin, parce qu'il faut conclure, ne pas oublier l'anniversaire
de petite poupée n°2 fin novembre et trouver tout de suite la carte idéale
qui accompagnera les paquets qui, eux, seront source d'un autre bien-être.
"J'ignore si la joie s'apprend. J'en doute.
Sinon les joyeux seraient plus nombreux.
Mais je suis sûre qu'elle est contagieuse"
Perla Servan-Schreiber
Ce que la vie m'a appris