La suite de l'été
Je crois vous avoir laissés au pied de Saint-Paul de Vence,
peut-être légèrement groggy par la chaleur...
Mais la perspective de découvrir ensemble ses magnifiques et rudes bâtisses
abritant nombre de galeries d'art, ses fontaines bienfaisantes, le lacis de
ses ruelles escarpées, vous donnera des ailes pour poursuivre, je le sais.
A peine avions-nous fait trois pas depuis le parking en contrebas
que déjà l'imposante boutique de l'Occitane nous a fait de l'oeil.
Il est vrai que des magasins l'Occitane, il y en a dans tous les
centres commerciaux de France et de Navarre, mais il faut
reconnaître que celui-ci est particulièrement joli, et,
cela va de soi, plus dans son cadre naturel qu'ailleurs.
Bon, c'est vrai, on a un peu craqué, sans doute sous l'effet du
ravissement, mais pour faire des cadeaux à des messieurs qui eux,
de toutes façons, ne mettent jamais les pieds dans ce genre d'endroit.
Déguster un sandwich aux légumes à l'ombre d'un olivier fut notre
pause méridienne, avec en guise de dessert, l'immersion des avant-bras
dans la fontaine étonnamment fraîche, avant de reprendre
vaillamment d'assaut les rues déjà bien embrasées.
De nouveau, un temple de la consommation, gustative cette fois, nous a
stoppées dans notre élan, à moins que ce ne soit la perspective de
profiter un instant des bienfaits de la climatisation... Belle mise en scène
là encore chez Bremond 1830, et terribles tentations autour des huiles,
condiments, épices, bruschettas, confitures... Une pâte de pistaches
à se damner a eu raison de ma résistance.
Changement de cap : je descends rarement dans la région sans
aller saluer Menton. Là encore, en pèlerinage de moments heureux
avec des personnes appartenant au passé.
Et je ne résiste jamais non plus à la tentation de revoir l'Hôtel particulier
Adhémar de Lantagnac, qui abrite désormais le Service du Patrimoine de la ville,
resté dans son jus, c'est ce qui fait sa beauté absolue. Je tremble à l'idée
d'une rénovation trop moderne et mal maîtrisée... Heureusement, nous ne sommes
plus dans les années 70, période du grand n'importe quoi architectural !
Mais comment restituer ce bleu si particulier, oeuvre singulière
du temps qui passe ?
{la papeterie Rontani, une institution niçoise, où l'on trouve absolument de tout,
et où j'ai déniché des reproductions de planches anciennes}
Mes vacances terminées, je vous laisse la place, et si vous partez
vers le midi, je vous laisse aussi le chant des cigales, l'odeur
de pain d'épices du laurier rose, les cris des marchés,
la frange cristalline des vagues et l'eau des fontaines.
{accueillante maison ! mais n'est-ce pas un Spitz que j'ai vu en sortir ?}