La vie en papillottes
Les papillotes, vous savez, ces petits chocolats peu prisés des amateurs
éclairés (ceux qui rafoooolent du chocolat à 80% diablement amer et...
immangeable pour moi)égayent les soirées de fin d'année depuis la nuit
des temps. On s'en écœure juste pour déplier le dicton ou la blague
cachés à l'intérieur, souvent aussi peu convaincants que ceux moulés
sur les gaufrettes amusantes d'Eugène Blond.
{on ne se lassera jamais de la symbolique du cœur, de sa forme parfaite, des émotions qu'il suscite...
une lecture captivante comme les écrivains anglais en ont le secret; et puis de jolies choses,
pour un anniversaire d'enfant qu'on ne manquerait pour rien au monde}
Comme les papillotes, les journées de novembre auront recélé des surprises
à profusion, certaines bien réjouissantes, d'autres si douloureuses.
De méchantes cellules débridées, un cœur qui s'affole, et la relativité
des petits agacements quotidiens nous apparait clairement.
{premiers cadeaux, griffés et joliment emballés; le bouquet de fragonette nantaise a trouvé place dans la cuisine}
Se dévoilent alors la papillote guérison, puis la papillote rémission, et
la vie reprend tout son sens. Parce que les poumons malades avaient grand
besoin de respirer un peu d'air pur, il fallait trouver, pas très loin
de la Grande Ville, un endroit pour les booster. Comme il faisait très
froid ce dimanche là... Mais la beauté - qui parait-il sauvera le monde,
était présente au Domaine de la Vallée aux loups*.
Quel endroit magnifique ! Et comme il vaut la peine de sortir les mains
de ses moufles pour en conserver quelques images !
Arbres remarquables, plans d'eau où cancanent quelques canards, labyrinthes,
potager en repos, treilles et palis, tout est charme ici, et l'on se promet
d'y revenir au printemps, à son réveil, ne serait-ce que pour découvrir cette
drôle de bâtisse en briques roses, qui fut un temps la retraite inspirée de
Chateaubriand, d'où il rédigea les premières lignes de ses mémoires d'outre tombe.
{de si jolies cachettes, découvertes au fil de la balade, une ambiance un tantinet fantomatique à la Cocteau
pour ce coin du parc qui eut pu inspirer son jardin de la Belle et la Bête;
je jure ne pas avoir retouché le rouge de l'érable sur la photo}
Et puis il y a eu aussi ce petit rendez-vous avec la création*, qui m'enchante
un peu plus chaque année, d'autant que je ne possède aucune des qualités requises
pour faire partie du sérail ! Reste mon enthousiasme, intact, cette envie de
comprendre ce qui pousse encore à inventer, bâtir, imaginer, dans notre société
saturée d'objets, de gadgets et de fanfreluches.
{le stand Marie-Claire idées, à l'initiative de ce salon; et quelques détails de "L'allée de l'inspiration"}
Restons un peu dans l'esprit "âme enfantine" avec cette coutume qui consiste
à ouvrir, chaque matin de décembre jusqu'au 25, une fenêtre sur une friandise,
laquelle d'avère rarement à la hauteur de l'attente, mais qu'importe.
{chez "la mère de famille" c'est une villa de l'Avent, toute verte, dessinée par Catherine Meurisse :
il faut prendre le temps d'admirer chaque détail de la fenêtre avant de l'ouvrir ! }
On prépare la maison en se disant que cette année on fera sobre, bien que ce mot
nous semble aussi insolite que peu adapté. Remonter de la cave la grosse boîte
dont les angles menacent de céder sous le poids des boules de verre, des chandeliers
et des guirlandes est déjà une fête.
Pendant le traditionnel séjour à Nantes, on aura pris soin de la gentille
Pirouette, qui apparait au jardin au lever du jour, et en disparait tout aussi
mystérieusement à la tombée de la nuit, ramassé du petit bois et des branches
de fragon, uniquement celles avec les boules rouges, admiré ce petit miracle
qu'est le carré d'iris sauvage arrivé comme ça près du figuier déplumé, tout
comme ce champignon qui déploie sa timide ombrelle parmi les larmes du gingko.
{récolte qui fait du bien; Pirouette en position de théière chinoise;
couleur inattendue dans un jardin de fin d'automne monochrome}
On vient d'ouvrir la porte numéro 4 de la maison verte, et la fébrilité
commence à gagner. On a fait quelques achats coup de cœur, sans être bien
sûre qu'ils soient partagés par ceux ou celles à qui ils sont destinés.
On attend d'eux une réelle franchise, et on se dit qu'en cas de moue
dubitative, comme on a aimé les acquérir, les récupérer ne sera pas
un trop grand sacrifice !
{coffret à bougies Byficelle; bouillote en graines de lin A demain; sujets de Noël en bois des petits marchés alsaciens;
papillote A la mère de famille; coussin Marie la Pirate}
* Domaine de la Vallée aux loups