Indoor, outdoor
A la maison, lorsque dehors la ville semble en feu, on se prépare
à recevoir des amis, à fêter une mention au bac, ou deux anniversaires.
A mettre un joli couvert dans le bureau/salle à manger/salon.
Le temps passé au quotidien dans ma cuisine étant plutôt réduit,
j'aime d'autant plus consacrer une journée complète aux invitations.
Ayant peu de goût pour les plats en sauce et les préparations compliquées,
l'été est vraiment ma saison préférée pour mettre en scène tout ce que j'aime !
Poivrons, tomates, melon, olives, concombre, aubergines, courgettes, roquette...
Je chantonne, guillerette, voici pour 100 francs du thym de la garrigue,
un peu de safran, et un kilo de figues, et me régale déjà à la perspective
de les préparer, de les mêler, de les épicer avec les herbes de mon
"carré potager" de 15 sur 20cm.
{tarte au citron meringue italienne, la Grande Épicerie de Paris}
Je reconnais avoir prétexté un gros coup de chaleur pour ne pas
avoir réalisé les desserts moi-même. Loïc est venu à ma rescousse.
Loïc Cabrero, c'est le très talentueux chef pâtissier de la Grande
Épicerie du Bon Marché. Le seul problème avec ses gâteaux, c'est qu'il
ne me reste jamais une toute petite part à finir le lendemain.
{crème pistache et compotée de cerises sur fond sablé, la Grande Epicerie de Paris}
Je ne sais plus si je vous ai avoué ma faiblesse pour les torchons,
me demandant pourquoi avoir donné un aussi vilain nom à cet
accessoire qui subtilement allie esthétique et utilité !
Le petit dernier vient de chez H&M Home; ses dimensions me
permettent de m'en servir comme petite nappe.
Endurer le brasier estival ne dispense pas de préparer les réserves.
J'ai fait peu de confitures cette année, car le stock aligné dans mes
armoirettes ne diminue pas beaucoup. On m'en offre, puisqu'on sait
que je les préfère mille fois au chocolat qui, lui, aura tendance
à rancir au fond du placard... Remontée du midi avec ma traditionnelle
cueillette de kumquats, j'ai néanmoins rempli trois pots en prévision
des thés dominicaux de novembre, autour d'un bon cake fait du matin.
{la Cité Florale, Paris 13e}
Au-dehors, car il faut bien sortir, l'air est irrespirable,
on a la gorge en carton, les pieds gonflent comme des soufflés,
les vêtements collent à la peau, les cheveux frisouillent sur la nuque
mouillée, on marche à l'égyptienne sur la bande d'ombre qui surligne
les immeubles de la rue... Alors vite on recherche ce qui pourrait
faire du bien, et on arrive presque par hasard dans un petit Paradis,
une sorte de "village d'irréductibles" comme il en existe encore à Paris.
La Cité Florale s'articule autour de 6 rues portant toutes le nom...
d'une fleur. De la rue des iris à celle des liserons, en passant par
la rue des orchidées, ou le square des mimosas, cette toute petite promenade
enchantée dans un Paris boudé par les promoteurs (tout simplement parce que
le terrain, inondable, ne permet pas d'y ériger ces horreurs à mille étages
qui défigurent notre belle capitale) nous ravit !
Avec ses portes dignes de celles de Notting Hill, ses marquises pleines
de charme, ses enchevêtrements de volubilis, de lierres et de glycines,
un silence léger à peine perturbé par le bruissement de la ville si proche,
ses chats en pleine méditation contemplative à l'ombre des lauriers,
un air de bohème presque cliché, ce coin bien caché du 13e arrondissement,
niché dans un quartier réputé populaire et sans véritable vocation touristique,
nous donne juste envie de poser là une chaise, un banc, et choisir sa maison.
La Cité Florale
Rue Brillat-Savarin 75013 Paris
Pour s'y rendre, le mieux est d'utiliser le tramway ligne 3a, arrêt Stade Charlety