Sonate d'automne
Octobre. Il y eut de si beaux matins, de si jolies soirées avec d'incroyables
ciels passant par toutes les nuances de bleus électriques et de roses tendres,
et des envies pas très raisonnables de vouloir prolonger l'été. La nature ne
s'y retrouve plus, on en est terriblement conscients, mais on laisse ses bras
découverts et ses laines au vestiaire.
{Antoinette Poisson est une marque d'édition de papiers dominotés, et leur boutique atelier se niche dans une
de ces fameuses courettes parisiennes qui échappent parfois au regard; les créateurs ont rendu hommage
au XVIIIe siècle en choisissant ce nom, qui est en réalité celui de la Marquise de Pompadour}
Ce soir-là dans la cour intérieure d'une rue près de Bastille, on donnait
comme une fête. Il y avait des huitres et du vin blanc, des terrines végétales
et de la pâte de coing sur les buffets dressés. Il n'est pas nécessaire d'avoir
une bonne raison pour se réjouir autour d'un verre, mais la dédicace d'un album
dédié aux talents conjugués de deux artistes restaurateurs du patrimoine *,
et d'une photographe inspirée, méritait bien cela.
{chez Antoinette Poisson, tout est si joli qu'on ne sait où se tourner !}
Un ex-libris calligraphié a même été glissé à la première page du livre, mais il
faudra attendre pour le savourer. C'est un cadeau. Voyons si je saurai être sage
jusqu'au 25 décembre pour le découvrir.
{marron pudique, encore vêtu : ce sera donc lui le porte-bonheur de l'année, présent dans une poche du sac à main,
et remplaçant le précédent; le charmant calendrier de Robin Pieterse est à jour}
Dans cette lutte au corps à corps entre été et automne, quelques petits malins
nous ont fait savoir qu'octobre, c'est octobre, et les marrons sont bel et bien
au rendez-vous, même s'il reste ça et là quelques brins de lavande méridionale.
Une ou deux invitations se sont introduites dans un planning déjà très chargé,
histoire d'étrenner un service récemment chiné, de déguster les derniers melons
si bons cette année, les figues bien sûr, mais pas encore les courges, dont on
ne nie pas la photogénie, mais qui sauront attendre encore un peu.
{petite nouvelle dans la cuisine, cette carte de France à l'ancienne, où l'on retrouve avec émotion les provinces
d'avant, lesquelles n'ont plus beaucoup de sens maintenant : Aunis, Saintonge, Artois, Bourbonnais...}