La vie en rose
N'avions-nous pas évoqué une pointe d'optimisme en conclusion
du dernier billet ? En voici au moins déjà la promesse en couleur.
Et quoi de mieux qu'un peu de rose pour illustrer ce bel
état d'esprit ? Sans que j'y prenne garde, il a semé ça et là,
en douce, quelques touches dans la maison.
{les chocolats de la maison Foucher sont réputés pour leur finesse et pour la beauté
de leurs conditionnements : les fameuses petites boîtes aux illustrations créées par de
véritables artistes entre 1880 et 1950 sont régulièrement rééditées}
Il est temps que je reprenne le contrôle pour endiguer ce qui
me semble bien être une invasion pacifiste...
Mais après tout, fredonner la vie en rose n'est pas réprimé par
la loi, et ne vient pas transgresser les interdits gouvernementaux.
{gros plan sur un somptueux bouquet de renoncules du fleuriste "L'Arbre"rue du Cherche-Midi;
Au fait, celui auquel je faisais allusion dans mon précédent billet, "Pas de deux", vient de fermer !
quant à l'hellébore du jardin maternel, il va finir en petit bouquet parisien }
Tandis qu'allongent les jours et que s'amenuisent nos espoirs de goûter
les premiers flamboiements printaniers au-delà de 18h, le quotidien va son chemin.
{Jardin maternel : le mimosa est dans son élément ! Chez moi : il boude}
Un petit saut en province redonne du rose aux joues, et de l'or
plein les yeux. J'ai commis comme chaque année le sacrilège de préléver
deux ou trois branches au mimosa du jardin, afin que ses mille petits
soleils éclaboussent l'appartement au retour, mais las ! 400 kilomètres
dont 50 de bouchons francilliens plus compacts que jamais ont eu raison
de sa bonhommie duveteuse et il ne m'est resté qu'un triste plumet
que j'ai tenté de faire bouffer dans un seau de zinc.
{quelques morceaux choisi de Natural living, ou le charme country d'un cottage anglais;
zoom sur mon vaisselier qui ne déparerait pas dans ses pages}
Pour achever ce billet multicolore, une touche de vert me semblait tout
à fait de circonstance : celui du vaisselier, hésitant entre l'olive
et l'eucalyptus, celui du petit soliflore Wedgwood, des cahiers lignés,
des pousses de radis pourpre ou encore de la bougie parfumée
à la feuille de tomate. Le vert lui aussi se répand et semble
dire au rose ôte toi de là que je m'y mette.
{quelques sommités de radis pourpre effeuillés dans une salade, bientôt les premières
feuilles du basilic lemon et vos salades ne seront plus les mêmes !}
Un livre est sans doute à l'origine de tout cela ! Entre romans, essais, bios,
qui s'empilent un peu partout dans la maison au gré des coins propices
à la lecture, je me délecte de celle de Natural Living, ce bel album anglais,
rédigé in english please mais très simple à comprendre, qui risque
de remettre en route la machine à "recherche-de-maison-de-campagne",
inévitable et associée à l'approche des beaux jours.
Je me surprends à dire "les beaux jours"...
Sans doute l'espoir ne m'a-t-il pas quitté !