Dior, j'adore !
Que dire d'une telle exposition ? Sinon que le talent des scénographes
associé au génie du couturier, dans l'écrin somptueux du Musée
des Arts Décoratifs, ne pouvait qu'aboutir à une réussite totale.
Déjà fascinée par l'univers de cet homme que rien ne préparait
à un tel destin (voir mon billet de septembre 2014),
je ne pouvais pas rater cela.
Je n'ai pas de mots pour décrire cette visite. On est ailleurs,
sur la Planète Luxe. Ne pas chercher autre chose que la beauté,
ne pas penser que ces robes étaient, et sont toujours, destinées
à une petite poignée de Happy Few dont nous ne ferons jamais partie.
Mais quelle importance. Il suffit juste de se laisser porter
par la magie, de salle en salle, de savourer cet éblouissement
qui va crescendo, tandis que l'on jurerait entendre le doux
crissement de la soie, de la faille, de l'organza, et sentir
les effluves de Poison, de Miss Dior, de J'adore...
Les plus jolies tenues du monde sont là. On pense à Grace Kelly, Rita Hayworth,
Sophia Loren, qui savaient bouger avec tant d'aisance dans ces robes-fleurs,
ces robes couleur de lune, de soleil et du temps.
On redécouvre avec bonheur d'anciennes publicités, les fameux dessins de
René Gruau, son style inimitable pour sublimer l'Eau Sauvage, tant aimée,
Diorella, pleine de souvenirs, le muguet printanier de Diorissimo,
Miss Dior, ainsi baptisé en hommage à sa soeur Catherine.
La dernière salle, celle du "bal" clôt la visite. Des jeux de lumière
font défiler les saisons, une pluie d'étoiles semble soudain
vous caresser les épaules avec la lenteur ouatée de la neige en flocons,
c'est un tourbillon de robes longues, il y en a partout, sous cloches
comme des objets précieux, en échafaudage, sur piédestal...
La salle est silencieuse. On est tous bouche bée, tandis que
sur un panneau, on peut lire ces mots tirés d'un texte de Cocteau :
"Christian Dior, ce génie léger propre à notre temps,
et dont le nom magique comporte Dieu et Or"
Difficile après cela de retrouver l'effervescence de la rue de Rivoli,
mais puisque nous étions dans le quartier, autant finir joliment
dans la minuscule échoppe d'Astier de Villatte toute proche.
Exposition Christian Dior, couturier du rêve,
jusqu'au 7 janvier 2018 au Musée des Arts Décoratifs à Paris